L'information-people, entre inquiétude et fascination

(Photo: Ozap.com)

La revue Québécoise Communication publiait, dans son dernier numéro disponible en ligne (daté de janvier 2009), un passionnant article intitulé : "L'information-people. La célébrité racontée par la presse", sur lequel il est intéressant de revenir.
Les québécois ont toujours été précurseurs dans le domaine de la psychologie et ne le sont pas moins dans celui de la communication qui lui est très lié. De fait, ce qui est dit dans ce numéro de 2009 est toujours vérifiable aujourd'hui dans nos contrées, et l'analyse du paysage médiatique apparait d'autant plus pertinente à la lumière de la peopleisation de la vie politique que nous voyons grandir un peu plus mois après mois. Nous n'entrerons pas dans la polémique anti-américaine qui consiste à rejeter la faute (si faute il y a) sur le modèle yankee, mais il est vrai que nos sociétés tendent à en adopter le sens de la mise en scène de la vie quotidienne. Tout, aujourd'hui, est scénario, et aucune apparition publique n'est laissée au hasard. Au nom d'une communication moderne, conseillé par des coaches branchés, notre président exhibe sa vie personnelle comme le ferait une star de cinéma, et s'affiche en première page des tabloides, aux côtés de sa très médiatique et photogénique épouse.

Le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication, avec l'émergence d'internet et de la portabilité, met la production de contenu à la portée de tout un chacun, et la vie devient spectacle. Tout le monde est potentiellement "peopleisable" et détient le pouvoir de mettre en scène son quotidien et de le proposer à la planète. C'est probablement cette banalisation du people, qui était jusqu'alors une icône inaccessible, et sa généralisation à tout un chacun, qui pousse les célébrités à se retrancher vers de nouveaux médias, car les traditionnels ne suffisent plus.
L'article de la revue Communications (que je vous invite à lire), évoque justement cette apparition du people, autrefois réservé à la presse spécialisée, dans les colonnes des médias généralistes. Et la journaliste précise que cette place croissante dans les médias "gêne ou interpelle". Elle s'interroge sur le pourquoi du comment de cette starification et tente, en s'appuyant sur quelques écrits scientifiques, d'y apporter un éclaircissement historique, sociologique, voire psychologique.
Au-delà de la théorie surnage cette question finalement très actuelle de l'évolution des nouveaux médias et de la désacralisation des médias traditionnels, qui prouve une fois de plus que l'évolution et les mutations de notre société restent étroitement liées au développement technologique. L'adaptation, comme toujours, se fera avec les jeunes générations, seules vouées à intégrer le changement et à en décoder le langage.


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